En général, pas le même repas que les passagers, et jamais la même chose que le copilote, explique Sylvain Aubin, pilote et vice-président, exploitation aérienne, chez Air Transat. «C'est important que les deux pilotes ne mangent pas le même repas pour éviter toute possibilité d'empoisonnement alimentaire. On ne peut pas risquer que les deux pilotes soient malades en même temps, surtout que les effets d'un empoisonnement sont très rapides. Si un plat est contaminé, ce n'est pas catastrophique, puisqu'il y a deux pilotes à bord.»

Et il arrive qu'un pilote soit empoisonné de la sorte? «Oui, mais très rarement. Si je considère les 10 dernières années chez Air Transat, j'ai trop de doigts dans une main pour compter le nombre de fois où c'est arrivé. Et nous effectuons quand même 22 000 segments de vol par année.»

Pour le reste, les membres d'équipage mangent en général des plats préparés spécialement pour eux par la même entreprise qui se charge des repas des passagers. «Il faut comprendre que le choix de menu à bord est limité. Ça va pour un passager qui voyage occasionnellement, mais c'est autre chose pour un pilote ou un agent de bord qui vole 15 ou 16 jours par mois et qui aurait le même choix mois après mois... Nous avons aussi trois choix de plats, mais ils alternent plus souvent que ceux offerts aux passagers. C'est une question de fréquence.»

Et apporter un bon vieux lunch de la maison? «Les pilotes ne le font pas vraiment. C'est compliqué avec les restrictions de liquides à bord et les législations des différents pays où on atterrit...»