Les travailleurs de Bombardier ont voté dimanche pour une entente de réciprocité à Montréal, alors que l'avionneur québécois et Airbus s'affairent à finaliser leur partenariat pour la CSeries.

En assemblée extraordinaire, les syndiqués machinistes ont appuyé dans une proportion de 92,3 pour cent l'entente de réciprocité qui leur était proposée. Environ 3000 membres sur 4400 étaient présents.

Le contenu de cette entente sera maintenant ajouté à la convention collective des travailleurs syndiqués de Bombardier aéronautique, a indiqué le syndicat, parlant de «passerelles» entre les deux entreprises en vue du partenariat.

Le coordonnateur québécois du syndicat des machinistes, David Chartrand,  a dit croire en mêlée de presse qu'il aurait été «futile» de contester une scission des unités syndicales devant les tribunaux. M. Chartrand a indiqué que la priorité du syndicat était «de réussir à maintenir plusieurs items entre les deux conventions collectives».

En raison des turbulences traversées par Bombardier au cours des dernières années, ayant notamment mené à d'importants licenciements, de nombreux travailleurs voulaient savoir ce qu'il adviendrait entre autres de leur ancienneté et de leur régime de retraite, et du mécanisme à suivre en cas de mises à pied.

Selon l'entente, selon ce qu'a indiqué le syndicat, les travailleurs sur les listes de rappels des deux sociétés seront appelés en priorité pour pourvoir aux postes disponibles et des prêts de main d'oeuvre entre les deux entreprises seront faits afin d'éviter des mises à pied.

«Un coup que l'une des deux entreprises se porte mieux, et qu'elle rappelle tous les gens qui sont mis à pied dans cette entreprise-là, il y a une priorité d'aller chercher des gens dans l'autre liste de mises à pied de l'autre entreprise. Ça a apaisé certaines des craintes (des membres)», a indiqué M. Chartrand.

Aussi, l'ancienneté pour fin de vacances, les avantages sociaux et l'échelle salariale en cas de transfert d'une entreprise à l'autre seraient reconnus, et il y aurait transfert du fonds de pension sans perte advenant un transfert.

Les travailleurs ont voté au terme d'une présentation effectuée par leurs représentants syndicaux. Le syndicat a dit avoir obtenu la reconduction automatique de cet accord pour la durée des prochains contrats de travail dans les deux entreprises.

Même s'ils sont répartis sur trois emplacements, Mirabel, Dorval et Saint-Laurent, ces employés sont couverts par le même contrat de travail qui a été conclu entre l'employeur et le syndicat et dont l'échéance est prévue en 2019.

Toutefois, en vertu de la création de la Société en commandite Avions CSeries, les quelque 2000 travailleurs de Mirabel devraient se retrouver maintenant sous l'égide de cette nouvelle entité. En vertu de l'entente conclue l'automne dernier entre Bombardier et Airbus, c'est le géant européen qui en est l'actionnaire majoritaire.

La direction de Bombardier a dit être «très satisfaite» du résultat du vote, parlant d'un «fort appui à la scission de l'unité de négociation syndicale». Elle a affirmé par communiqué qu'il s'agissait d'«une bonne nouvelle pour (les) employés syndiqués qui conserveront leurs avantages sociaux même en cas de transfert de Bombardier à la Société CSeries ou vice et versa».

«C'est également un dénouement positif pour Bombardier et notre partenaire Airbus puisque nous conserverons notre accès à un grand bassin de main-d'oeuvre qualifiée dans la région de Montréal, tout en ayant la flexibilité nécessaire pour répondre aux besoins opérationnels des deux entreprises. C'est une autre étape importante en vue de la conclusion du partenariat annoncé avec Airbus dans le cadre du programme CSeries, alors que nous continuons à progresser vers l'obtention des approbations réglementaires requises», a-t-on ajouté.